FAQ

Le niveau de perturbation d’une action ne dépend pas du nombre de personnes impliquées. 100 000 personnes dans une marche légale perturbent moins qu’une personne assise seule sur une autoroute. Les rebelles sont capables de causer autant de pagaille qu’ils le jugent nécessaire pour atteindre leurs objectifs! Cependant, la perturbation n’est qu’un moyen d’arriver à nos fins: nous devons créer un tourbillon, avoir un grand nombre de personnes qui nous rejoignent pour lutter pour leur vie et submerger le système. C’est là que les chiffres sont importants: plus nous sommes nombreu·se·x·s au début de la rébellion, plus nous pourrons inspirer et attirer de nouvelles personnes au fil des jours, créant un élan et devenant inarrêtables. Une personne assise sur une route suscite l’émotion et a le pouvoir d’inspirer d’autres personnes à trouver leur courage. Notre stratégie repose sur le “momentum-driven organizing”: dans un jeu de dominos sociaux, nous voulons être la poussée initiale qui met la société en mouvement, la conduisant à un point de basculement social au-delà duquel un changement politique profond est inévitable. Rejoignez-nous, ajoutez votre poids, et ensemble nous serons inarrêtables!

Un dicton dit: “Une fois qu’une action de désobéissance civile non violente est en place, elle a déjà gagné”. Ce type d’action est un “dilemme” pour les autorités. Si elles laissent faire, elles perdent la face et de nouvelles personnes rejoignent l’action et augmentent l’ampleur de la perturbation. Si au contraire elles répriment l’action, elles permettent aux manifestant·e·x·s de démontrer leur force et leur détermination, de gagner le respect en maintenant une discipline non-violente et d’en assumer les conséquences. La question prend une place plus importante dans le débat public et amène de nouvelles personnes à s’engager dans la lutte. Cette stratégie classique de non-violence a connu un grand succès dans de nombreux contextes différents au cours de l’histoire. Si nos trois revendications ne sont pas satisfaites après la rébellion d’octobre, nous utiliserons au mieux le momentum que nous aurons créé pour y remédier, car le temps presse! Enfin, c’est peut-être ringard mais c’est vrai: faire ce qui est juste ne peut jamais être un échec. Nos gouvernements dirigent l’humanité vers la mort et la souffrance, se rebeller n’a jamais été aussi juste.

Le meilleur moment pour se rebeller était il y a 30 ans. Le second meilleur moment est MAINTENANT.

Le pouvoir politique est peut-être à Berne, mais Zurich est la ville la plus peuplée. Premièrement, de grandes perturbations dans la plus grande ville de Suisse ne peuvent pas être ignorées par le Conseil fédéral, c’est-à-dire par les personnes à qui nous adressons nos revendications. Deuxièmement, c’est là que la rébellion aura le plus d’impact, et c’est à la population que nous adressons nos cris de ralliement. Nous ne prenons aucun plaisir à perturber la vie quotidienne des gens, mais nous reconnaissons la force de la perturbation pour susciter des conversations, faire prendre du recul et remettre en question les hypothèses des gens sur la réalité qui les entoure. Lorsque le théâtre est en feu, il est nécessaire de perturber le spectacle pour tirer la sonnette d’alarme.

Nous nous concentrons sur ce qui est nécessaire. Rien n’est actuellement fait pour répondre à l’urgence et nous nous dirigeons vers l’extinction plus rapidement qu’imaginé. Donc, s’il le faut, nous nous assiérons pacifiquement sur les route de la plus grande ville du pays, en provoquant des perturbations massives, et en refusant de bouger aussi longtemps que nécessaire pour que le gouvernement cesse d’ignorer nos revendications, qui sont fondamentales et parfaitement saines d’esprit, ou jusqu’à ce que tou·x·te·s nos rebelles arrêtables soient en détention. Notre civilisation est menacée d’effondrement et tout ce qui nous est cher est menacé de disparaître. Nous n’avons pas mieux à faire.

La rébellion vise à faire descendre dans la rue des milliers de personnes ordinaires. Ses objectifs, messages et méthodes sont susceptibles de parler à beaucoup de personnes différentes. L’objectif est de leur donner les moyens de s’unir pour protéger leur bien le plus cher (la vie) de l’extinction.

Certaines personnes ont critiqué la rébellion pour son recours aux arrestations massives, au motif que tout le monde n’est pas égal face à une arrestation. En effet, certaines personnes risquent des conséquences bien plus graves que d’autres, par exemple si elles ont une situation précaire, si elles n’ont pas de papiers ou si elles sont plus susceptibles de subir des violences policières. Nous pensons que les privilèges s’accompagnent de la responsabilité de les utiliser pour le plus grand bien, et que les personnes ayant la possibilité d’enfreindre la loi au moindre coût pour elles-mêmes ont le pouvoir d’utiliser ce privilège. Cependant, il serait victimisant et déresponsabilisant de laisser entendre que celleux d’entre nous qui ont plus à perdre n’auront probablement pas assez de courage pour décider de prendre le risque, pour la défense de la vie sur cette planète.

Ce qui est essentiel, c’est que chacun·e·x prenne des décisions pleinement informées quant à sa participation à la rébellion. Nous faisons de notre mieux à tout moment pour nous assurer que personne n’ait accidentellement été arrêté·e·x sans y être préparé·e·x et volontaire, et que les personnes arrêtées sont soutenues avant, pendant et après l’arrestation.

L’arrestation massive est une tactique importante de la rébellion. Elle suit les traces de nombreux mouvements pacifiques qui ont réussi en utilisant cette tactique. L’arrestation massive a deux objectifs principaux. Premièrement, c’est un signe d’honnêteté: par ce sacrifice, les participant·e·x·s prouvent ne pas agir par intérêt personnel, et démontrent leur engagement. Iels gagnent ainsi le respect et la confiance de la population et augmentent l’importance de la question dans l’opinion publique: la situation est tellement grave que les gens sont prêt·e·x·s à sacrifier leur liberté pour y remédier. Ceci est particulièrement important dans la lutte contre la crise climatique et écologique en Suisse: les manifestant·e·x·s ne luttent pas spécifiquement contre leur propre oppression, et ne sont pas elleux-mêmes les plus touché·e·x·s par les crises. Pour que leurs voix soient écoutées, iels doivent démontrer leur détermination absolue. Deuxièmement, cela permet de submerger la police et le système judiciaire, et de perturber les tribunaux. Une fois sur place, que ce soit par des centaines de témoignages sincères ou par des actes de non-coopération pendant les procès, les manifestant·e·x·s portent la cause au cœur du système judiciaire. Les cibles de leur activisme deviennent les juges elleux-mêmes.

Nous ne glorifions pas les personnes qui se font arrêter par rapport à celleux qui choisissent de ne pas prendre ce rôle. Nous nous efforçons de valoriser toute contribution au mouvement. Beaucoup de rebelles, dans des rôles divers, y sacrifient beaucoup. Pour chaque personne arrêtée, il y a environ 10 rebelles qui ont travaillé dur pour rendre cela possible! Cependant, comme l’arrestation massive a été choisie comme stratégie, les arrestations doivent être célébrées et rendues “cool” afin que la stratégie soit durable pour les militant·e·x·s et pour le mouvement (le mouvement serbe Otpor! ayant renversé Milosevic a donné un T-shirt spécial aux personnes qui ont été arrêtées 10 fois). Plus les arrestations sont musclées, plus les rebelles doivent être préparé·e·x·s et plus l’expérience doit être valorisante avant et après la détention. Être arrêté·e·x n’est pas une mince affaire, et les rebelles sont préparé·e·x·s avec des conseils juridiques et psychologiques pendant les formations à l’action directe non violente et lors des briefings d’action. Cependant, c’est aussi un choix tactique que de rendre l’arrestation amusante, en applaudissant, afin de soutenir les rebelles, déstabiliser la police, et finalement encourager plus de gens à désobéir.

La principale vérité que nous voulons communiquer est que le dérèglement climatique et l’effondrement écologique sont des menaces universelles. Nous reconnaissons également que nous ne sommes pas tou·x·te·s égal·aux face à ces menaces et que nous n’avons pas tou·x·te·s la même responsabilité morale. Reconnaître cela est la clef de la justice mondiale et d’un avenir pour tou·x·te·s. Collectivement, nous devons faire de la place à toutes les formes de chagrin, de rage et d’inquiétude, créer des liens dans l’empathie, sans établir de hiérarchie de la souffrance et venir tel·le·x·s que nous sommes. Les raisons de rejoindre la rébellion sont aussi nombreuses et diverses que la population de Suisse. Nous parlons de nos propres expériences et incarnons ensemble une vérité faite de multiples réalités vécues.

L’objectif et la stratégie de la rébellion est de dire la vérité. Nous communiquons sur ce qui est nécessaire (notre second principe et valeur), et non pour essayer de deviner ce qui est politiquement faisable ou non. En se basant sur cette logique, notre demande aurait pu être “la neutralité carbone d’ici 1975”, mais cela devient physiquement impossible, et plus seulement politiquement impossible. La meilleure solution est donc 2025. Voici une justification scientifique, une explication du budget carbone, etc.

Nous agissons sans reproche et sans honte vis-à-vis de la police et, sur la base de notre discipline non-violente, nous traitons la police avec respect. Nous sommes prêt·e·x·s à être arrêté·e·x·s dans le cadre de notre stratégie: la police joue son rôle, nous jouons le nôtre. En Suisse, nous avons pris la décision, pour la rébellion d’octobre 2021, d’entrer en contact avec la police très tôt et de communiquer ouvertement sur nos plans. Cela augmente la sécurité de toutes les personnes impliquées et crée un dilemme intéressant pour la police que nous pouvons exploiter. La situation est différente dans chaque pays et les groupes locaux doivent y réfléchir en tenant compte des circonstances et des opportunités stratégiques potentielles.

Nous ne voulons pas le pouvoir. Nous ne voulons pas imposer des politiques aux autres. Nous voulons que l’ensemble de la société décide, de la manière la plus rapide et la plus démocratique possible, comment mener une décarbonisation d’urgence et éviter l’extinction de l’humanité. Notre troisième revendication est que les gouvernements (aux niveaux local, cantonal, fédéral et international) créent et soient guidés par des assemblées citoyennes sur la question de la justice climatique et écologique. Des études sociales ont montré par le passé qu’il s’agit d’un moyen efficace pour sortir des impasses politiques, comme celle dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Elle permet aux citoyen·ne·x·s ordinaires, représentatif·ve·x·s de la population dans sa diversité, d’avoir une réelle influence sur les décisions liées à la crise écologique et climatique. Des études ont également montré que les mesures ainsi proposées sont généralement plus créatives et audacieuses que celles proposées par les politicien·ne·x·s. Enfin et surtout, en suivant un ensemble de règles strictes, la probabilité que les mesures proposées tiennent compte de la justice sociale et soient acceptées par l’ensemble de la population est grande. Les assemblées citoyennes rapprochent les gens, guérissent les sociétés malades, en veillant à ce que chaque bord de la population ait la possibilité de rencontrer et d’entendre les autres (ville - campagne, jeunes - vieux, de gauche - de droite - apolitiques).

La violence que le chaos climatique et l’effondrement des écosystèmes apporteront à l’humanité et à nos communautés nous effraient. Pour les éviter, la rébellion vise à rassembler les populations et à établir des assemblées citoyennes, une façon de diminuer la probabilité de guerres civiles. Dans cette logique, la rébellion est strictement non-violente et le restera toujours. Traiter nos adversaires avec respect est également un choix tactique, car cela augmente la probabilité de leur abandon. En causant des perturbations de manière pacifique, nous plaçons le gouvernement face à un dilemme. En nous laissant faire, il encourage le reste de la population à nous rejoindre. En nous réprimant, il remet en question sa propre légitimité et encourage également le reste de la population à nous rejoindre. Notre stratégie est basée sur la non-violence classique et sur les tactiques qui ont conduit tant de personnes dans le monde à des victoires historiques, dans des luttes aussi différentes que la décolonisation (Gandhi, …), la fin de la ségrégation raciale (Freedom Riders, Martin Luther King, …), le renversement de dictatures (Otpor! en Serbie…), l’action des gouvernements contre la pandémie du SIDA (ACT UP!) ou, en Suisse, la fin du service militaire obligatoire (objecteurs de conscience).

Ce que nous faisons est constitutionnel, légitime et proportionné face à la catastrophe climatique dans laquelle nous sommes. Sur la base de notre quatrième principe et valeur, nous sommes un mouvement ouvert et considérons que l’ouverture et la transparence permettent la croissance d’un mouvement de masse. Nos actions ne sont pas secrètes, nous agissons au grand jour et nous acceptons les conséquences de nos actes. En cas de répression individuelle, nous organiserons le soutien, nous ferons de la publicité massivement et nous ne nous en plaindrons pas, mais nous montrerons notre détermination.

Bien sûr que non. Nous ne prenons aucun plaisir à perturber la vie quotidienne des gens, mais nous reconnaissons le pouvoir de la perturbation pour susciter des conversations, faire prendre du recul et remettre en question les hypothèses des gens sur la réalité qui les entoure. Lorsque le théâtre est en feu, il est nécessaire de perturber le spectacle pour tirer la sonnette d’alarme. C’est ce rôle que nous nous devons d’endosser.

Ce sont des stratégies différentes. La stratégie d’Extinction Rebellion est basée sur le “momentum-driven organizing” : dans un jeu de dominos sociaux, nous voulons être la poussée initiale qui met la société en mouvement, la conduisant à un point de basculement social au-delà duquel un changement politique profond est inévitable. Notre objectif principal est d’amener la population à prendre parti sur la crise climatique et écologique. Nous voulons maximiser les chances que beaucoup de monde rejoigne la lutte contre l’extinction. C’est également pour cette raison que nous n’avons que trois revendications générales, parlantes pour un maximum de personnes.

La stratégie d’Extinction Rebellion est basée sur le “momentum-driven organizing” : dans un jeu de dominos sociaux, nous voulons être la poussée initiale qui met la société en mouvement, la conduisant à un point de basculement social au-delà duquel un changement politique profond est inévitable. Le système repose sur les gens qui travaillent pour lui. Les piliers du pouvoir s’effondreront lorsque la population refusera de participer plus longtemps et retirera son soutien aux projets écocidaires. La plupart de nos actions s’adressent, directement ou indirectement, aux citoyen·ne·x·s, les mettant au défi de désobéir à leur tour.

Contrairement à beaucoup de grandes ONG, fondations et soi-disant communicateur·ice·x·s climatiques, nous choisissons d’être franc·he·x·s quant à l’ampleur du problème. La peur est une réaction normale et saine face à la vérité, et nous n’essayons pas d’en protéger les gens. Premièrement, parce qu’avec la vérité, nous donnons la possibilité de faire face aux faits et sentiments, et d’avancer de manière productive. Sans la vérité, nous leur refusons cette chance. Deuxièmement, parce que certes, la vérité climatique submerge certaines personnes, mais elle aide d’autres personnes à ressentir l’urgence et à se rebeller. Les personnes submergées par cette vérité la traiteront avec le temps et se rebelleront plus tard. Pour éviter d’être paralysé·e·x·s par la peur et l’impuissance, nous ne nous contentons pas d’utiliser la peur, nous fournissons également des pistes d’action et donnons aux gens les moyens de se battre pour ce qui leur tient à cœur. Nous devons rappeler que les mouvements sociaux comme la rébellion que nous préparons peuvent provoquer des changements immenses et rapides. Bien sûr, c’est difficile. Bien sûr, les gens vont ressentir de la peur, de la colère et du chagrin, mais nous encourageons à reconnaître ces émotions et à apprendre à les considérer comme un appel à l’action. Le pouvoir de cette stratégie a été prouvé par la mobilisation explosive obtenue par la rébellion dans le monde entier grâce à la conférence “Pourquoi allons-nous vers notre extinction ? Et comment l’éviter ?”.

Nous admirons le travail des personnes et des organisations qui tentent d’élaborer des propositions politiques cohérentes et nous pensons que ces dernières sont absolument nécessaires pour notre société. Mais la rébellion suit une autre stratégie: notre objectif principal est de cibler le public pour l’amener à sympathiser, à changer d’avis et à se rebeller. Pour permettre une participation maximale, nous n’arborons que trois revendications: que le gouvernement dise la vérité, agisse maintenant, et établisse des assemblées citoyennes sur la justice climatique et écologique. Ces revendications nous paraissent respectables et légitimes. Nous sortons de notre zone de confort et rencontrons la population, indépendamment des opinions personnelles de chacun·e·x sur des politiques spécifiques. Nous n’avons aucune légitimité pour imposer des mesures politiques à qui que ce soit. En revanche, nous demandons que des assemblées citoyennes, représentatives des habitant·e·x·s de ce pays dans leur diversité, puissent décider de la meilleure voie à suivre.

En Suisse, Extinction Rebellion a collecté des fonds principalement grâce à de petits dons. Nous publions un rapport financier annuel en libre accès.

Rapport Financier 2020

Nous fonctionnons de manière décentralisée: toute personne peut participer à la rébellion contre l’extinction tant qu’elle respecte les dix principes et valeurs et agit dans le but d’atteindre les trois revendications.  Elle n’a pas besoin de la permission d’une autre personne. Des groupes de rebelles s’auto-organisent en définissant des mandats et des rôles que chacune et chacun est libre de prendre pour atteindre les objectifs déterminés. Il s’agit d’un système créatif qui se développe en réponse aux besoins du mouvement. Extinction Rébellion Suisse s’organise en cercles axés sur l’action et la stratégie, la sensibilisation et la mobilisation de masse, le travail média, les finances et la collecte de fonds, la culture régénératrice, les systèmes d’auto-organisation, la liaison avec la Suisse alémanique, romande et le Tessin, et les suites juridiques. Un cercle d’ancrage avec des coordinateur.x.rices de chaque cercle se réunit pour améliorer l’échange d’informations entre les groupes et résoudre les problèmes organisationnels. Un aperçu de l’organisation est disponible sur holaspirit.